Leçon 5 : La médisance ; la calomnie ; rapporter les paroles pour semer la discorde
Allah ta^ala dit :
مَا يَلْفِظُ مِن قَوْلٍ إِلا لَدَيْهِ رَقِيبٌ عَتِيدٌ
(ma yalfidhou min qawlin ‘il-la ladayhi Raqiboun ^Atid)
ce qui signifie : « Pas une parole qu’il prononce sans que soient auprès de lui Raqib et ^Atid »
Cette ‘ayah montre que tout ce que l’homme prononce de bien ou de mal est consigné par deux anges dont l’un est nommé Raqib et l’autre, ^Atid. Il convient que la personne raisonnable se garde de dire du mal quel qu’il soit, notamment de faire de la médisance, de calomnier ou de rapporter les propos des uns aux autres pour semer la discorde. Ces trois choses comptent parmi les péchés de la langue et sont des comportements blâmables.
Il a été rapporté qu’un des compagnons s’est adressé à sa langue et lui a dit :
يَا لِسَانُ قُلْ خَيْراً تَغْنَمْ وَاسْكُتْ عَنْ شَرٍّ تَسْلَمْ مِنْ قَبْلِ أَنْ تَنْدَمَ، إِنِّي سَمِعْتُ رَسُولَ اللهِ صَلَّى اللهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ: "أَكْثَرُ خَطَايَا ابْنِ آدَمَ مِنْ لِسَانِهِ"
« Ô langue, dis du bien et tu gagneras, et abstiens-toi de dire du mal et tu seras sauvée, avant de le regretter ; certes j’ai entendu le Messager de Allah sallallahu ^alayhi wa sallam dire :
(‘aktharou khataya bni ‘Adama min liçanih)
ce qui signifie : « La plupart des péchés du fils de ‘Adam provient de sa langue » [rapporté par At–Tabaraniyy]. »
1- La médisance (al-ghibah) : c’est le fait de mentionner un musulman en son absence en citant ce qui lui déplaît des choses qui sont en lui. Par conséquent, si quelqu’un dit d’un musulman de petite taille en son absence : « Untel est petit » alors qu’il n’aimerait pas que l’on dise cela de lui, cela fait partie de la médisance interdite que le Messager de Allah sallallahu ^alayhi wa sallam nous a défendu de faire.
Allah ta^ala dit :
وَلا يَغْتَب بَّعْضُكُم بَعْضًا
(wa la yaghtab ba^doukum ba^da)
ce qui signifie : « Ne faites pas de médisance les uns des autres » [sourat Al-Houjourat / 12].
2- La calomnie (al-bouhtan) : c’est mentionner un musulman par quelque chose qui lui déplairait et qui n’est pas vraie à son sujet. Ce péché est plus grave que celui de la médisance.
Le Messager de Allah sallallahu ^alayhi wa sallam en s’adressant à certains compagnons a dit :
"أَتَدْرُونَ مَا الْغِيبَةُ؟" قَالُوا: اللهُ وَرَسُولُهُ أَعْلَمُ، قَالَ: "ذِكْرُكَ أَخَاكَ بِمَا يَكْرَهُ"، قِيلَ: أَفَرَأَيْتَ إِنْ كَانَ فِي أَخِي مَا أَقُولُ؟ قَالَ: "إِنْ كَانَ فِيهِ مَا تَقُولُ فَقَدِ اغْتَبْتَهُ وَإِنْ لَمْ يَكُنْ فِيهِ فَقَدْ بَهَتَّهُ"
(‘atadrouna ma l-ghibah)
ce qui signifie : « Savez-vous ce qu’est la médisance? » Ils dirent : « Allah et Son Messager savent plus ». Il leur dit alors :
(dhikrouka ‘akhaka bima yakrah)
ce qui signifie : « C’est mentionner ton frère par ce qui lui déplaît ». Ils dirent : « Est si cela est vrai à son sujet? » Il répondit :
(‘in kana fihi ma taqoulou faqadi ghtabtah wa ‘in lam yakoun fihi faqad bahattah)
ce qui signifie : « Si ce que tu dis est vrai à son sujet, tu as commis la médisance à son propos et si cela n’est pas vrai, tu l’auras calomniés » [rapporté par Mouslim].
Celui qui écoute la médisance interdite est tombé dans un des péchés de l’oreille est c’est son devoir de l’empêcher.
3- Rapporter la parole des uns aux autres [dans les deux sens] pour semer la discorde (an-namimah) : c’est rapporter les propos des gens, des uns aux autres, dans le but de semer la discorde entre eux, comme par exemple en rapportant des paroles afin de séparer deux personnes qui s’aiment, pour que leur relation soit rompue et qu’il y ait de l’animosité entre eux.
Allah tabaraka wa ta^ala dit :
هَمَّازٍ مَّشَّاء بِنَمِيمٍ
(hammazin mach-cha’in binamim)
ce qui signifie : « … grand diffamateur, qui va en rapportant les paroles pour semer la discorde » [sourat Al-Qalam / 11]. Le Messager de Allah sallallahu ^alayhi wa sallam a dit :
لاَ يَدْخُلُ الْجَنَّةَ قَتَّاتٌ
(la yadkhoulou l-jannata qattat)
ce qui signifie : « N’entre pas au paradis [parmi les premier] celui qui rapporte les propos des uns aux autres pour semer la discorde » [rapporté par Al-Boukhariyy]. Ce hadith signifie qu’il n’entrera pas au paradis parmi les premiers. En fait, il n’y entrera qu’après avoir reçu le châtiment qu’il mérite dans le feu de l’enfer, si Allah ne lui pardonne pas.